Le Comité de suivi des retraites rend son rapport et confirme la trajectoire déficitaire du régime des retraites

Dans un avis du 15 juillet, le Comité de suivi des retraites (CSR) confirme la prévision d’une trajectoire déficitaire pour le régime des retraites, malgré l’adoption de la loi du 14 avril 2023 qui a reculé l’âge légal de départ à la retraite de deux ans.

Le CSR constate que le système de retraite n’a été que passagèrement et légèrement excédentaire de 2021 à 2023. Ce déficit devrait persister et même s’aggraver jusqu’en 2070, selon les projections actuelles. Bien que la réforme ait durci les critères d’âge, les effets positifs sur le niveau des pensions, notamment pour les petites pensions, atténuent partiellement l’impact financier.

Face à cette situation, le CSR suggère plusieurs pistes pour éviter cette trajectoire déficitaire, tout en soulignant la difficulté de leur mise en œuvre. Parmi les mesures évoquées, on trouve :

  1. Puiser dans les réserves de l’Agirc-Arrco : Le CSR suggère un rééquilibrage des taux de cotisation entre le régime de base et le régime complémentaire pour éviter des trajectoires divergentes, à condition de définir une doctrine sur le niveau approprié des réserves de l’Agirc-Arrco.
  2. Augmenter le taux global de cotisations pour les salaires plus élevés : Bien que le taux global soit actuellement au niveau maximal prévu par la loi de 2014, le CSR envisage une augmentation de ce taux pour les salaires plus élevés. Cela affaiblirait cependant le lien entre cotisations et prestations, déjà fortement distendu.
  3. Relever l’âge de liquidation : Pour le CSR, un relèvement de l’âge de liquidation est temporairement exclu, la réforme de 2023 ayant déjà utilisé cet instrument. Ce relèvement réduirait temporairement la durée passée en retraite, en comparaison des générations précédentes.
  4. Sous-indexer les pensions : Le CSR propose une règle pour éviter les déficits permanents, alignant l’évolution de la pension moyenne sur celle du salaire moyen, diminuée de l’évolution du ratio retraités/cotisants, et augmentée en sens inverse de la hausse du taux de cotisation. Cette mesure est cependant jugée problématique car elle implique de reprendre aux retraités une partie de ce qui leur a été accordé, ce qu’ils considèrent comme un retour légitime sur leurs cotisations passées.

Actance reste attentif à ces évolutions.